Un Rencontre... Différente... [HEPHYLIE]

Je marchais tranquillement, consciente de m'enfoncer dans la profonde et apaisante forêt. Je trottinais, d'une allure aérienne, gracieuse. Ma petite silhouette se fondait dans le paysage au fur et à mesure que je prenais de la vitesse. Les arbres se fondaient en une masse sombre autour de moi. Le soleil était voilé, comme toujours à Forks. De toute façon, il n'y avait personne en ce moment, à la tombée de la nuit où le soleil devait décliner dans le ciel. Un air frais se posait sur le sol, annonçant clairement le début de soirée. Evidemment, je ne sentais rien. Ce ne fut qu'après un moment de tranquilité et de solitude que je sentis une odeur. J'en identifia une partie, mais pourtant, je ne souris pas. C'était un vampire. Mais pas un Cullen. J'étais à la fois curieuse et inquiète. Ma petite silhouette de lutine s'immobilisa dans la forêt. Alors, instinctivement, je bondis en l'air, attrapant la première branche d'un arbre. Je m'y hissa et m'assis, jambes balançantes, attendant de voir l'inconnu...

[ Dsl, c'est court =/ ]

[Pas grave =)]

Oui, oui j'etais encore la. Assise en haut d'un arbre, je regardai le soleil decliner derriere les nuages epais. Mes chevaux blonds fouetterent le vent et je posai mon regard rouge sur le ciel orange. Un soupir s'echappa de ma gorge seche. J'avais soif... Non, pas parce que je n'avais pas but depuis longtemps, j'avais tout le temps soif. Au pied de l'arbre, le cadavre d'un vieillard vide entierement de son sang, mais j'avais soif. Un grondement leger mais menacant s'echappa de mes levres et en une fraction de seconde, je fus en bas de l'arbre, accrochee a une branche. Passant ma langue sur mes dents blanches, je posai mes pieds nus a terre. Une odeur de vampire m'arriva et je sentis mes dents grincer. Il ne sentait pas la mort humaine, mais la mort animal... Encore un de ces bouffeurs de sang degueulasse ! Sur le coup, je fus prise d'une envie de tuer ce vampire, mais je savais que ma force n'etait que superficielle. Je savais aussi qu'ils etaient nombreux, les vampires 'vegetariens'. Je devais attendre d'etre en pleine possession de mes moyens pour les tuer.

Je posai mes mains sur le sol, j'etais accroupis. J'hesitai entre rester une vampire ou me changer en humaine. Un ricanement faillit sortir de ma bouche mais je me retins. Non, je devais eviter toutes transformations, je devais rester comme j'etais. Le souvenir de ma puissance passee m'arracha une moue degoutee. D'un bond puissant et rapide, je partis en direction de l'odeur. A peine quelques secondes plus tard, je bondis sechement sur une branche. Posant mes pieds sur la branche, un grondement sourd monta de ma gorge et je retournai ma tete sur le cote : la vampire. Je venai de bondir sur la branche ou elle etait, j'etais a moins d'un metre d'elle. Un sourire sournois s'afficha sur mes levres alors qu'une goutte de sang humain glissait le long de mon menton.

- Alors, on a faim ?

Je ricanai amerement et restai froide, belle, mes yeux rouges fixant cette inconnue avec penetration et menace. Je passai une nouvelle fois ma langue sur mes dents, decouvrant mes canines trop speciales. J'etais la seule vampire a avoir heritee des canines plus grands que la norme, je me trahissai moi meme en laissant voir mes origines. Un perpetuel grondement montait de ma gorge...

Je ne l'avais pas vu bondir, mais je ne sursauta pas quand elle atterrit à un mètre seulement de moi. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur son dos. Soudain, elle se tourna vers moi. Son visage exprimait la perfection. Ses prunelles étaient rouges. Automatiquement, je me mis sur la défensive. Elle était différente. Différent de nous, les Cullen. Les 'végétariens'. Je ne la connaissais pas, ce qui m'effrayais d'autant plus. Elle était belle, envoutante. Elle avait tout. Tout pour elle. Je ne souris pas, lui laissant seulement un regard froid. Que faisait-elle ici, à Forks, elle qui n'était pas comme nous ? Bien des questions me restaient sans réponse. Elle me parla alors. Sa voix était accompagnée d'un ricanement presque inaudible. A ce moment-là, je fus certaine que, si elle avait été plus puissante, elle m'aurait tué. Seulement, à mon avis, j'étais aussi forte qu'elle. Enfin, je l'espérais. Son ton me déplut, et je fronça les sourcils. Je ne répondis pas, laissant un grand silence s'interposer entre nous. Aussi long qu'il fut, je ne cessais de l'observer. Elle semblait... décontractée. Soudain, elle passa sa langue sur ses dents. Ces dernières retinrent mon attention. Elles étaient longues, très longues, trop longues. Non, ce n'était pas possible. Peu à peu, je savais qui elle était. La Première. Je baissa la tête. Autant faire comme si je l'ignorais, heureusement que je mentais mieux que ma chère soeur.

« Bonjour, je suis... Alice Cullen, et vous ? »

L'attente de la fille fut tellement longue que je crus que j'allais encore sombrer dans un profond sommeil. Je baillai et detournai mon regard de vampire, sachant pertinement qu'elle n'allait pas m'attaquer, a moins qu'elle soit folle. Le grondement qui autrefois montait de ma gorge s'etait tut et je contemplai la foret noire, lassee de rencontrer des gens tous ennuyeux. Je regrettais presque Erwak, lui qui avait sut me faire assez chier pour que je manque de le tuer. Tous ces vampires sans caractere me degoutais profondement. Mais ou etait passez ces grands vampires ? Puissants, imperieux, redoutables ? Ceux qui me cherchaient des puces jusqu'a ce qu'il en creve ? Les vampires d'aujourd'hui etait des mauveiettes... Je soupirai et ouvris la bouche. Passant deux de mes doigts entre mes dents, je retirai un morceau de chair et le lancai un peu plus loin. J'etais desormais completement detendue.

Je sentai le regard froid mais curieux de la fille sur moi, et je me retenais de lui mettre une gifle. Le genre de gifle qui vous arrache la tete. Puis, elle me parla. Je laissai mes epaules retombaient, comme si j'etais desesperee. Non, rectification : j'etais desesperee. Les vampires etaient ou bien des menteurs, ou bien des ignards. Dans tous les cas, je me demandai bien pourquoi j'etais venue voir cette fille. Une 'vegetarienne' en plus, non mais je vous jure ! Je retournai ma tete vers elle, lui offrant un regard lasse. Puis, quand son nom resonna longuement dans sa tete, un ricanement sournois s'echappa de ma gorge. Cette fillette venait de me dire ou trouver les autres vampires qui etaient suceur d'animaux, il suffisait que je demande ou ils habitaient. Le ricanement s'agrandit, pas menacant, mais moqueur et content. Mes pupilles devinrent rouge fonce et je me reculai. M'adossant avec decontraction sur la tronc d'arbre, je la fixai avec satisfaction. Elle venait de m'aider, elle n'avait donc plus aucune utilite en ce bas monde...

- Moi ? Tu demanderas a ta famille quand je leur aurais arrache la tete. Les Cullens dis-tu... Mmmh, un nom qui bientot ne fera plus partie de ce monde. Merci de m'avoir aide dans ma quete, c'est beaucoup plus simple avec toi de mon cote. Tu merites meme que je te laisse vivre, tu pourrais aller prevenir ta petite famille vegetarienne pour leur dire de se preparer, ce sera toujours plus rigolo. N'est-ce pas, Alice ?

Je ricanai amerement, un ricanement qui devint un veritable rire. Je murmurai entre mes dents quelque chose comme "si facilement manipulable". Bien sur, cette fille pouvait toujours m'attaquer pour essayer de defendre sa petite famille, mais je m'en fichais. Je ne doutais pas une seconde que le combat allait etre dur, mais au pire, je ferais en sorte qu'elle vive assez longtemps pour prevenir sa famille. Oui, la faire souffrir durant des heures et qu'elle meure devant ses proches. Comme ca, leur haine sera attisee et je pourrais avoir un combat plus interressant. Je passai une meche rebelle derriere mon oreille, fixant la denommee Alice avec une gratitute sournoise. Oui, merci tres chere jeune file...

Ses paroles manquèrent de m'ébranler. C'était bien Elle. La Première. Un grognement sourd monta de ma gorge, mais je le fis taire. Elle avait raison. Je lui avais donné le seul renseignement qu'elle espérait sans doute acquérir. Soudain, je me figea, net. Mon regard était perdu dans le vide, et plein d'images floues et imprécises me défilaient dans la tête. Nous étions tous là. Les loups aussi, chez nous. Ce qui me surpris. Puis, alors, j'étais là aussi, et je me préparais à leur annoncer ça. Secouant la tête, clignant des yeux, je tenta d'identifier ma vision. C'était clair et net, depuis ses paroles, j'avais décidé que leur annoncer au plus vite était une meilleure idée. Mais ce n'était pas la meilleure idée. Sans pouvoir mettre le doigt sur la raison de ce choix, je me dis qu'il était préférable que j'en parle à quelqu'un d'abord. Au hasard, je choisis Edward. Silencieusement, je serra les dents, reportant mon attention sur la vampire qui s'était adossée à l'arbre. Un second grognement me monta, et je le fis taire de nouveau. J'éprouvais une telle répugnance pour elle que je la regardais toujours d'un regard mauvais, silencieuse. Qu'aurais-je pu dire de toute façon ? Rien. Rien qui en vaille la peine. Mes pupilles ocres se fondèrent sur les siennes, d'un rouge sang. Bien sûr que je savais qui elle était. N'importe quel vampire connaissant l'histoire de son espèce et qui l'aurait en face de lui l'aurait reconnu. Mes cheveux noirs d'ébène, coupés courts et en épis ne bougèrent pas au contact de la bourrasque de vent qui souffla soudainement. L'arbre vacilla, mais moi je ne bougea pas. Tout comme elle, je le devinais. Pas besoin de lever les yeux pour savoir quelles étaient ces intensions. Pas besoin de lever les yeux pour savoir que si je restais, je n'allais pas durer longtemps ...

Courage ou folie ? Je ne savais pas ce qui animait les gestes de cette petite vampire qui parlait trop. La fixant, je finis par m'ennuyer et détourner mon regard vers le ciel. Des gouttes de pluie glissaient le long des rares feuilles et je me sentis... Mélancolique. Je regrettais beaucoup plus qu'on pouvait le penser l'ancienne époque. Du temps où j'étais encore la plus puissante, les vampires savaient se tenir et avaient du caractère. Maintenant je me retrouvais dans un temps, dans une époque qui ne me plaisait pas, qui lentement consumait mon âme. Mes cheveux blonds me collèrent à la peau et je m'appuyais contre le tronc et rêvais, ne m'occupant plus de cette fillette. Je sentis mon corps se détendre, demander liberté, pouvoir, métamorphose. Secouant doucement la tête, je devais m'obliger à ne pas me transformer, bien que ce soit la chose que je voulais le plus faire à ce moment. Reportant un moment mon regard sur Alice, je remarquai alors une chose : son regard. D'une couleur miel, or dégoulinant, je me trouvais béate devant une telle beauté. C'était si rare, était-ce donc propre aux vampires bouffeurs d'animaux ? Je n'en savais rien, mais je me laissais quelque courte seconde appée par cette beauté. Puis, je posai mes yeux rouge sang sur mes longs doigts fins, sur mes doigts gracieux et tueurs.

Elle avait un pouvoir. Je le sentais, je ne savais pas pourquoi, je venais juste de m'en rendre compte. Quand je regardais la pluie, je n'avais pas remarqué qu'elle s'était perdue elle aussi dans une mystérieuse contemplation, cette contemplation que maintenant j'appelais pouvoir. Une flamme de curiosité et d'amusement alluma mes yeux et d'un geste rapide et sec, je me penchai en avant et sautai sur place. Mes pieds se posèrent avec une délicatesse déconcertante sur la bois alors que je me retrouvai assise devant la fille, la fixant avec une envie de jeu. Un rire s'échappa de ma gorge, je commençais à me rendre compte que ce monde regorgeait de nouveautés, et que cette vampire en était une. Une végétarienne avec des pouvoirs, quelle chance j'avais ! Elle ne pouvait pas mentir, c'était flagrant, je le sentais, après, n'étais-je pas la première à avoir eu un pouvoir ? Je passai rapidement ma langue sur mes crocs, et brutalement, pris le bras d'Alice dans une de mes mains. Je ne serrai pas, de peur de lui broyer le bras, mais si elle se débattait, alors elle allait sentir la douleur quand un os se fait broyer. Prenant un puissant appui sur mes jambes, je partis comme une flèche, aggripant fermement Alice. La vitesse que je pris fut rapide, peut être trop pour un départ d'une branche car j'entendis clairement le craquement du bois et je vis du coin de l'oeil l'arbre manquer de tomber à la renverse. Soupirant, je fis encore quelques dizaines de mètres avant de me stopper au milieu d'une sorte de clairière. C'était plutôt un endroit dégagé, sans trop d'arbres. Là, je lachais Alice et la fixai avec envie et curiosité. Me tenant droite, il n'y avait pas de vraies traces de dominance dans mon attitude, non, juste de la décontractation et de l'excitement. Comme si brutalement j'étais redevenue une gmaine écervellé comme l'était cette jeune vampire. Oui, parfois, il arrivait que je perde mes notions de pouvoir et que je devienne une vampire "normale", sans envie de souffrance, de dominance, de torture, de plaisir malsain. Non, juste ce que j'aurais aimé être... Une sorte de gentille.

- On va jouer Alice, on va jouer ta vie, ton secret, ma réputation, et la vie de ta famille. Je ne te laisse le choix, tu peux rester, jouer et essayer de sauver ta famille pour une durée de quelques semaines, ou bien tu peux partir et mourrir dans quelques brefs secondes...
A toi de choisir.

Je frissonna. Mon regard était perdu, vide. Je voyais soudain plein d'images défiler devant mes yeux. Je voyais Carlisle. Je voyais Esmé. Eux deux seulement. Ensemble. Mais se quittant. L'un prenait un chemin, et l'autre prenait l'autre. Au fond de moi, l'adrenaline de la panique se fit sentir. Avaient-ils décidé de se quitter ? De se séparer, pour mieux sauver l'un, ou l'autre ? Je ne le savais pas, et je savais que mes visions n'étaient basées que sur les décisions prises. Soudain, elle changea. Ils avaient comme changé d'avis. Ils étaient ensemble, mais les autres étaient là aussi. Pas détendus, mais en position d'attaque. Certains de défense. Pourquoi ?! Je ne le savais pas. Soudain, je distingua deux ombres. Je reconnu La Première, soit dit Hephylie. Mais l'autre était un homme, vampire aussi. Sauf que je ne le connaissais pas. Deuxième fois que je le voyais dans mes visions sans savoir son identité. Alors soudain, tout devint noir, et je cligna des yeux pour revenir à moi. Si tout était devenus noir, c'était que les loups avaient pris part au combat. De quel côté, je l'ignorais encore, mais je les voyais mal se rallier à ces deux sanguinaires. Je tourna lentement la tête, voyant que la vampire aux yeux cramoisis m'observait, soudainement fascinée. Je décelais en elle une pointe d'envie, et de curiosité. Au fond de moi, je compris. Elle savais que j'étais 'spéciale'. Que j'avais un pouvoir, un don. Mais elle ignorait encore lequel...

Alors soudain, elle me prit par le bras. Avec assez de force pour me faire comprendre que c'était si je bougeais, que mes os se briseraient. Alors, je me laissa faire. Que pouvais-je faire ? Résister et me faire tuer d'un coup ? Non, ce n'était pas la meilleure chose à faire, même si j'ignorais encore qu'est-ce que c'était alors, la meilleure chose à faire. Elle m'emmena d'une vitesse à couper le souffle, si j'avais eu besoin de respirer. Mais je n'en avais pas besoin, et du même coup, l'entraînement ne me fit rien. Soudain, nous débouchâmes sur une vaste clairière, et elle me lâcha. Elle alla se placer un peu en face de moi. Je la regardais avec incrédulité. Que me voulait-elle ? Allait-elle me tuer sur place, ayant préféré un décor plus somptueux pour le premier Cullen qu'elle détruisait ?! Je secoua la tête, croisant les bras devant moi. Alors, ses paroles s'élevèrent soudain. Je la regardais de mes prunelles d'or liquide, cette couleur dont elle s'était presque étonnée tout à l'heure. Un long silence s'en suivit. Que répondre ? De toute façon, je n'avais pas le choix. Et elle savait autant que moi, que si ma famille était impliquée dedans, je pourrais y mettre ma vie. Je serra les dents. Ma voix légère s'éleva de nouveau, plus sèche pourtant.

« Qu'attends-tu de moi ? »

} Oui, jouons ma petite. Si tu savais comme j'ai envie de connaître ton pouvoir, si tu savais comme j'ai envie que ta petite famille trouillarde savent ce dont j'étais capable. Ah, si seulement tu savais qu'à chaque minutes, je regagnais ma force et qu'au début de notre rencontre, tu aurais presque pus m'infliger de réelles blessures. Mais tu ne savais rien, Alice, tu ne savais pas que ma curiosité face à toi me donnait des forces, des ailes auraient put me pousser dans le dos. Quelques simples gestes peuvent rendre la force d'un être, et je savais que ma poussée d'adrénaline ne serait pas longue, mais juste assez pour te tuer. Oui, te détruire. Si seulement tu savais tout ça, ma chère, tu n'aurais pas joué... Parce que j'en avais marre de me cacher, marre d'avoir un corps parfait. Savais-tu seulement que je n'étais pas la plus belle ? Tout n'était qu'illusion, destruction, souffrance. Pourquoi lors de mes métamorphoses je saignais ? Parce que c'étaient mes blessures qui se réouvraient. Ma véritable apparence était celle d'un monstre infame, sans corps bien formé tellement il était détruit, calciné, abîmé. Les hommes, les Enfants de la Lune, les vampires, tous ont participé à ma destruction et pourtant j'étais là, devant toi, belle et redoutable, à jouer avec ta vie comme un marionetiste avec sa poupée. Pourquoi ne voulais-tu donc pas te défendre et te souvenir qu'à ta création, tu étais une vampire sanguinaire, puissante et incontrôlable ? Pourquoi refusais-tu de voir la vérité en face ? Tu étais une fille bien naïve, mais j'aurais pus faire de toi une puissante Reine, tu aurais pus régner à mes côtés pour l'éternité. Il te suffisait de te rappeller qui tu étais...

} Mon but dans la vie était de rappeller aux vampires qui ils étaient. Par la force ou pas, par le chantage ou la douceur, je devais leur rappeller qu'à l'origine, ils étaient nés pour tuer. Quand Alice accepta, je fus profondément dessus. Il était si simple d'obtenir quelque chose d'eux que j'en fus dégoûtée. Détournant le regard, une haine incontrolable monta en moi. Qui avait donc inventé cette histoire de bouffer les animaux ? Qui était le créateur de cette fille, que je lui montre ce qu'un vampire suceur de sang humain pouvait faire à quoi point nous étions puissants. Quelle horreur de devoir voir ses enfants devenir des trouillards, tous les vampires étaient mes enfants et voilà qu'ils faisaient les minables, les peureux, rentrant dans leur maison la queue entre les pattes comme des chiens galeux. Ils méritaient mille fois la mort pour tous les jours où ils avaient résisté à l'envie de boire du sang humain. Je serrai les poings, je serrai les dents, mes phalanges devenant encore plus blanches. Quels efforts je devais fournir pour ne pas lui arracher la tête. Je ne savais pas pourquoi je ne l'avais pas fais, mais je me sentai comme trahie par ma propre famille. Ne dit-on pas: puis la confiance est grande, plus la trahison est puissante ? Avec son air malin et sympathique, j'avais réussie à faire sortir de sa bouche quelques mots secs. Que devrasi-je faire pour qu'elle soit de nouveau une redoutable vampire ?

} Réussisant à me calmer, je pris une profonde inspiration, reflexe humain qui me permettait de faire le vide dans ma tête. Mes pupilles qui étaient autrefois cramoisies redevinrent plus rouges. De nouveau, mon visage dur quelques secondes auparavant devint clair et sournois, mais eut-elle la vue assez perçante pour se rendre compte de mon changement ? D'un geste minime, je passai ma main sur ma hanche qui redevint claire et nette. Pourquoi venais-je de faire ça ? Parce que sous l'émotion intense de la colère, mon vrai corps avait eut tendance à réapparaître et une de mes plus impressionantes cicatrices avaient commencé à se faire voir. J'avais juste eut une tache violette et quelques endroits de ma peau s'étaient déchirés, heureusement j'avais put intervenir à temps pour stoper la transformation. Maintenant, je contemplai en silence Alice. Mais ma colère m'avait fait oublier mon jeu, je cherchai donc un moyen de jouer en découvrant son pouvoir. Et pourquoi pas des devinettes ? Pourquoi ne pas mieux nous connaître, puisqu'on nous étions vouées à nous battre tôt ou tard ? Je ris en silence et m'accroupis sur le sol, la fixant doucement. Ma voix fut douce, mais pas amicale. Plutôt sournoise...

- Les règles sont simples. Chacune à notre tour, nous allons poser une question à l'autre. Il faut répondre en toute franchise. Si jamais l'une d'entre nous refuse de répondre, alors l'autre la frappera jusqu'à ce qu'il y ait une réponse. Mais comme je suis joueuse et curieuse, je te laisse le loisir de commencer.
Vas-y, Alice, poses moi une question...

Quel jeu idiot. J'aurais dû m'en douter. Il profitait tellement plus à elle qu'à moi, ce jeu de devinettes. Quoique... Je pourrais sûrement apprendre quelque chose sur elle, et l'apprendre aux autres après. Je hocha la tête. Chaque indice nous était nécessaire si nous voulions avoir une chance. Je restais de marbre, sentant son regard pourpre posé sur moi. Mais moi, j'avais le regard une nouvelle fois dans le vide. Je sus la question qu'elle allait me poser à son tour. Une question qui lui était tellement nécessaire, effectivement. Une question à laquelle je ne voulais pas répondre. Une question pour laquelle je souffrirais. Une information sur mon pouvoir était-elle plus dangeureuse que ma vie en moins pour la famille ? Je ne le savais pas. Une fois de plus, je devais agir seule. C'était assez étrange ... Elle ramenait à moi des souvenirs que j'avais oublié. C'était vrai. Je ne me souvenais de pratiquement rien de ma vie d'humaine, et ma mémoire commençait à effacer la vampire que j'étais au début. Mais elle, elle me les fit revenir. Sanguinaire, violente. Sauvage. Je secoua la tête, les dents serrées. Je sentais le venin monter dans ma gorge, et je le ravala. Revenue à moi, je la transperça de mon regard, qui n'était plus d'or. Cela aussi elle le remarquerait, j'en étais sûre. Cela aussi la ferait jubiler. Oui, mon regard devenait sombre. Alliance de l'or et du noir. Un noir qui n'annonçait rien de bon. Mais je remarqua aussi quelque chose sur elle. Sa hanche prit un instant une forme anguleuse, et quand elle y posa sa main, elle redevint normale. Quelques endroits de son corps, furent ainsi pendant une fraction de seconde. Assez cependant pour que je le remarque. Alors, il n'y eut aucune hésitation sur la question à poser. Je redoutais la sienne, à son tour, alors pourquoi de pas en poser une... similaire ? Ma voix était dure à présent, dénuée de douceur. Je ne la regardais toujours pas, mon regard fixé au-delà d'elle. Là où j'espérais peut-être avoir un futur ...

« Quel est ton pouvoir ? »

} Un or sombre, destructeur, ce que je voulais, tout ce que je voulais. Qu'elle redevienne sauvage... Mais pourtant, quand sa question fut dévoilée, je me raidis et une sorte de grondement monta de ma gorge. Je savais que j'allais devoir souffrir pour jouer, que j'allais devoir montrer qui j'étais et je détestai ça. Mes yeux furent plus noir que les ombres, la fixant. Je n'avais aucune envie de lui répondre, mais c'était le jeu. Pourtant, tout me profitait. Si elle cherchait à se battre pour avoir la réponse, elle savait que j'allais la transformer en souvenir. Mais j'avais établi les règles, je devais les respecter un minimum. Un léger soupir s'échappa de ma gorge et je me levai de toute ma hateur, la dominant et la fixant avec dégoût et tristesse. Je mis une mèche de cheveux blonds derrière mes oreilles et posai une main sur la hanche qui tout à l'heure avait eut tendance à m'énerver. Je levai une demi-seconde les yeux au ciel et avançai en un pas pour me retrouver face à face avec Alice. Quelques centimètres séparaient nos deux visages, un sourire sournois flottait sur mes lèvres. En fin de compte, elle n'aurait pas dût... Oui, parce que je n'aimais pas les mots, et j'allais lui prouver ce que j'avançais. En plus clair, j'allais me métamorphoser. Une fois, un Enfant de la Lune qui avait vut mon pouvoir disait que c'était illégal qu'il y ait des gens qui pouvaient faire ça. La seconde d'après, il était mort.

- Tu n'aurais pas dûs, gamine. Mais puisque c'est le jeu, alors je te montre ce que je sais faire... Ne t'évanouies pas !

} Je ricanai amèrement, reculai de trois pas et m'accroupissais sur le sol. Je lachai un rapide soupir et priai pour ne pas hurler. Fermant les yeux, je décidai d'opter pour quelque chose de pas complet. Me mordant les lèvres, je sentis mon dos se déchirer et malgré moi, un long gémissement s'en suivit. Et d'un coup brutal, deux longs ailes blanches me sortirent du dos. Je poussai un petit cri de douleur et m'étalai sur le sol alors que de mon dos coulait du sang. Ma tête posait sur le sol humode de la forêt, j'attendai que la douleur passe. Au bout de quelques dizaines de secondes, elle s'envola et je fus en pleine possession de mes moyens. Posant à plat mes mains sur le sol je me levai et ouvrais grand mes ailes. Mes yeux étaient d'un noir profond et je regardai Alice avec horreur et sadisme. Maintenant, elle savait tout. Secouant mes cheveux blonds, je passai rapidement ma main sur mon visage et secouais mes ailes pour enlevé le sang qui les recouvraient. Lui souriant, je me préparai à mon tour à poser cette question qu'elle redoutait.

- Et toi, Alice Cullen, quel est le tien ?

Elle me répondit alors. Je la regardais avec attention, ne désirant pas manquer une seconde de ce qu'elle allait me démontrer. Elle recula, alors qu'elle s'était avancée. J'étais loin de savoir ce qu'elle cachait. Moi qui m'attendait à quelque chose comme de la torture, ce fut avec surprise que je vis deux ailes blanches transpercer son dos. Le sang s'écoulait de son dos, mais je ne bougea pas. Elle était tombée en avant, et sa tête était posée sur l'herbe humide et grasse. Je ne respirais plus, pas besoin. J'avais l'attention accaparée par sa transformation. C'était donc cela, son pouvoir. La métamorphose. Je n'avais toujours pas bougé, lorsqu'elle me retourna sa question. Mon regard se figea dans une obscurité épanouïe. Mes traits étaient figés. Comment lui démontrer plainement ? Par les mots, rien d'autres. Mais je ne voulais pas lui dire, pas la mener sur cette piste. Si je lui révélais, je ne pourrais jamais tenter de me battre avec elle, car elle connaîtrait ma tactique, et ne prendrait ses décisions qu'au dernier moment. Si je ne lui disais rien, elle me tuerait.

« Disons que ... je peux voir le futur... »

Aucun démonstration possible, elle aurait nié si je lui avais dit ses prochains gestes, ou sa prochaine question, juste pour avoir une excuse pour me tuer. Pourtant, je savais qu'à la fin de ce 'jeu', elle me tuerait de toute façon. J'étais toujours immobile, face à elle. Un fin sourire se dessina soudainement sur mes lèvres. Je le voila aussitôt d'un regard dur et froid. Non, il ne fallait pas. Il ne fallait pas qu'elle me rappelle celle que j'avais pu être. Un vampire sauvage, sans lois ni frontières. Non, il ne fallait pas que je trouve un quelconque attrait à ce moment. Je ferma les yeux, prononçant très bas, même si je savais qu'elle entendrait :

« Dis-moi, Héphylie, qui est cet accolyte avec toi ? »

Je prenait de l'assurance, un certain plaisir pervers à ce jeu de devinettes. Elle gagnait peu à peu de la marge sur moi. Peu à peu, elle me ramènerait à l'état de sauvage. Non. Non ... !